" Jeudi 17 juin 1971. Il s'agit, théoriquement, de l'un des jours les plus heureux de ma vie. L'avion a décollé de l'aéroport Kennedy à 10 heures du matin précises. Le ciel était bleu et ensoleillé, et après toute une vie d'attente je m'envolais enfin pour Londres.
Mais je viens également de sortir de l'hôpital après une intervention imprévue, et je suis terrifiée à l'idée de partir seule à l'étranger - je suis terrifiée à l'idée de me rendre seule dans le Queens ou dans Brooklyn : je me perds toujours. Je ne sais comment je réagirai si quelque chose se passe mal et si personne ne m'attend à l'arrivée. Je ne sais surtout que faire de la valise que j'ai empruntée - un vrai mammouth. Je ne peux la soulever seule, et encore moins la porter.
Des années durant j'ai projeté un pèlerinage à Londres, toujours annulé à la dernière minute, en général pour des raisons financières. Cette fois c'est différent. Depuis le début le ciel semble avoir favorisé ce voyage. "
Premières pages du roman La Duchesse de Bloomsbury Street, HELENE HANFF
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